Sous l’Empire, une passion délicate s’épanouit dans les jardins de la Malmaison.
Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon Bonaparte, fait de la rose le cœur battant de son univers végétal.
Dès 1804, elle rassemble dans son domaine une collection unique en Europe. Plus de 250 variétés de roses s’y épanouissent, issues des anciennes espèces européennes mais aussi des nouveaux trésors venus d’Orient, comme la Rosa chinensis.
Avec l’aide de botanistes et d’illustrateurs, elle commande la reproduction minutieuse de chaque variété. Ces œuvres, signées Pierre-Joseph Redouté, immortalisent la rose dans une esthétique nouvelle, à la frontière entre l’art et la science.
Joséphine n’est pas seulement collectionneuse : elle est visionnaire.
Elle soutient les hybridations, favorise les échanges botaniques et érige la rose au rang de symbole impérial. Grâce à elle, la fleur autrefois discrète devient objet de désir, de savoir et de luxe.
En 1845, bien après sa disparition, la première exposition entièrement dédiée aux roses voit le jour à Lyon, au Palais Saint-Pierre. Une consécration posthume pour celle qui leur avait ouvert les salons du pouvoir.
Par Joséphine, la rose quitte les herbiers et les campagnes pour entrer dans l’histoire de la beauté cultivée.
Élégante, rare, souveraine.
