À la fin du XVIIIe siècle, un vent d’Orient souffle sur l’Europe.
Le commerce des épices, du thé et de l’opium redessine les routes maritimes, et avec lui, voyage une fleur discrète mais révolutionnaire : la rose chinoise.
En 1793, lors d’une mission diplomatique vers la Chine impériale, les Anglais ramènent une rose jamais vue dans les jardins d’Europe.
Son nom : Rosa chinensis.
Fine, florifère, au parfum subtil, elle possède une particularité fascinante : elle refleurit plusieurs fois par an.
Une révolution pour les jardiniers européens, jusque-là habitués aux roses de printemps à floraison unique.
Transportée dans les cales des navires chargés de thé et parfois d’opium, cette rose devient le symbole d’une Asie rêvée : luxueuse, mystérieuse, envoûtante. On l’appelle aussi le rosier thé, car son parfum évoque parfois celui des feuilles de thé séchées.
Dans les serres aristocratiques, la Rosa chinensis est d’abord un caprice d’initié. Mais très vite, elle s’hybride avec les espèces anciennes comme la gallica ou la damascena. De cette union naîtra la rose moderne : plus généreuse, plus parfumée, plus libre.
La rose n’est plus seulement un souvenir antique : elle devient, grâce à l’Orient, une promesse de renaissance.